La Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est un traité de l’UNESCO adopté par la Conférence générale de l’UNESCO le 17 octobre 2003, une date importante pour les JST.

Voir : https://www.unesco.org/fr/legal-affairs/convention-safeguarding-intangible-cultural-heritage#item-2

Diversité des pratiques dans les jeux de quilles – Bolo Pasiego – Cantabrie – Espagne

Avant les années 2000, le constat avait été fait par les états membres que le patrimoine culturel ne s’arrête pas aux monuments et aux collections d’objets. Il est très important de considérer également toutes les traditions ou expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme :

– les traditions orales,

– les arts du spectacle,

– les pratiques sociales rituelles et festives, –

– les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel, etc…

Le patrimoine culturel immatériel est un facteur important du maintien de la diversité culturelle face à la mondialisation croissante, et nous devons être conscients qu’il est très fragile dans la situation présente. Cependant, avoir une connaissance du patrimoine culturel immatériel des différentes communautés est utile au dialogue interculturel et encourage le respect d’autres modes de vie.

L’importance du patrimoine culturel immatériel ne réside pas tant dans la manifestation culturelle elle-même que dans la richesse des connaissances et du savoir-faire qu’il transmet d’une génération à une autre. C’est cette valorisation du savoir et du savoir faire qui a permis à de nombreuses pratiques sportives de tradition culturelle de sortir de l’anonymat où leurs états les avaient laissés. Ainsi, alors que les institutions du sport refusaient de reconnaître certains sports traditionnels sous prétexte que ce n’était pas réellement du sport mais plutôt de la culture, cette convention de 2003 a créée une troisième voie où ils sont à la fois sport et culture.

Course de bâteaux en Irlande

La plateforme mondiale des JST qu’est l’ITSGA (et ses réseaux continentaux) participent activement à la sauvegarde du PCI, notamment avec la signature de la déclaration de Vérone (voir textes en Mandarin et en Urdu) en 2015, ou bien lcelle de Palmas (2015).

Verona Declaration – Urdu Appel Verona 2015 CN (1)

Cependant il faut aussi être conscient que cette convention n’est pas si unanime qu’elle n’en a l’air en ce qui concerne la défense du PCI. En effet quelques états majeurs n’ont pas accepté la convention (son principe), comme Les Etats Unis, le Royaume Uni, la Russie, l’Australie, le Canada, voir la liste sur le site web de l’UNESCO. Les raisons ne furent pas toujours exprimées de façon explicite, mais les fuites dues à l’affaire des ‘wikileaks’ ont montré que ce sont des intérêts ethnocentristes qui ont guidé ces décisions.

D’autres ont simplement signée la Convention (le principe), mais sans ratifier les articles d’application pourtant indispensables, ce qui fait qu’ils ne sont pas juridiquement liés à la convention. C’est le cas de la France, de l’Allemagne, de la Belgique, de la Roumanie, du Japon, et quelques autres, mais espérons que dans un futur proche tous les états sauront faire preuve de responsabilité vis-à-vis de l’Humanité en finalisant la ratification de cette convention de 2003.

https://ich.unesco.org/fr/qu-est-ce-que-le-patrimoine-culturel-immateriel-00003

Pour conclure le patrimoine culturel immatériel (PCI) est un miroir de ce que nos ancêtres ont souhaité nous transmettre, de la même façon que nous-mêmes souhaitons transmettre les valeurs et pratiques qui aujourd’hui font sens dans nos vies et dans nos communautés. Cela signifie que la tradition est vivante, à la fois héritée du passé et influencé par notre vie contemporaine. Cette notion de tradition vivante représentative du PCI signifie qu’elle est inclusive et contribue ainsi à la cohésion sociale, aidant les membres de ces communautés à « faire société ».

Stage de formation au Pakistan

QUE PEUT-ON FAIRE AFIN DE CELEBRER CET ANNIVERSAIRE ?

Une solution simple et bon marché existe. Il suffit d’annoncer lors de vos fêtes, championnats, compétition, exhibitions, etc, qu’elles se situent dans le cadre de ce 20^ème anniversaire, en expliquant un peu le cadre et les enjeux pour la reconnaissance des pratiques culturelles liées au PCI. Nous serons ainsi tous gagnants. En effet cette Convention 2003 de l’UNESCO appartient à tous et toutes.